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Le vêtement d’occasion, star de la slow fashion

Aux débuts du Mouton à Cinq Pattes (*), me disait ma mère qui avait travaillé dans la capitale, il était chic de trouver de la fringue dégriffée à pas cher mais acheter de la fripe était un peu moins courant. Même, on ne s’en vantait pas toujours, à part avec les très bonnes copines parfois un peu fauchées mais toujours à l’affût de bons plans.

Vetements Jolis Cintres

Mais aujourd’hui et plus que jamais, qu’il provienne d’une friperie au kilo, d’un vide dressing de « modeuse » ou de nouveaux sites en ligne de vêtements d’occasion comme Once Again, la seconde main a le vent en poupe.

Et il n’y a que des bonnes raisons à le faire.

* ndlr : Le Mouton à Cinq Pattes est une enseigne de vêtements de marque dégriffés créée en 1960

Dénicher la perle rare en seconde main

Friperie Trio Emmaus Niort 2020 0019

Pour s’habiller tous les jours ou parfois pour un déguisement, les vêtements d’occasion sont de véritables aubaines.

Fan de vintage ? Il est possible de retrouver par exemple d’anciens jeans 501, des Converses, d’anciennes jupes trapèzes…

Fan de marque ? Le budget garde-robe s’en trouve allégé.

Les vêtements sont peu portés parfois même neufs et surtout bien moins chers qu’en boutique.

C’est aussi le plaisir de chiner dans une caverne d’Ali Baba même virtuelle. De trouver ce qui colle à son style sans être non plus porter la même chose que son ou sa voisine…

Il parait que l’on ne porte vraiment que le tiers de ses vêtements.

Voici quelques témoignages à l’appui, récoltés auprès des Rochelaises Connectées.

Caro : « Moi j’adore les fripes car je trouve toujours quelque chose qui me plaît et que je n’aurais peut-être pas vu dans un magasin où tout est très standardisé. Et puis j’aime bien c’est comme une chasse au trésor ? Et c’est abordable… »

Caro, Rochelaise Connectée

Nathalie : «  J’ai commencé en 1984 quand j’habitais aux USA dans les boutiques caritatives, en particulier celle de la Salvation Army de Palo Alto où je trouvais des Lewis 501 pour quelques dollars ! Puis dès l’ouverture des premières boutiques en France pour mes filles, surtout pour le plaisir de belles marques en seconde main ; et parfois pour moi (j’achetais surtout à l’époque dans les boutiques de dégriffés de belles marques). J’achète toujours des vêtements d’occasion pour mes petites filles et privilégie les marques ; ainsi que pour moi-même ponctuellement. Si j’aime les boutiques, j’ai découvert récemment la vente en ligne des deux côtés, acheteuse et vendeuse. Aujourd’hui mes motivations sont toujours économiques, j’aime aussi ne pas surconsommer et donner une seconde (ou plus) vie à des biens déjà achetés. Et j’ai quelques jolies pièces vintage disponibles ! ( à bon entendeur) ».

Nathalie, Rochelaise Connectée

La mode devient citoyenne…

… et surtout éco responsable.

Donner une seconde vie aux vêtements permet de diminuer notre empreinte écologique tout en gardant des exigences de qualité sur la sélection des produits revendus.

Dans une friperie traditionnelle, friperie Trio Emmaüs à Niort

Selon l’Agence de la transition écologique (ADEME) * il faudrait un équivalent-eau de 70 douches pour fabriquer un tee-shirt et 285 douches pour la fabrication d’un jean consommant ainsi 4% de l’eau potable disponible dans le monde.

L’industrie textile avec son émission de 1,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre s’avèrerait plus polluante que les vols internationaux et le trafic maritime réunis !

Les chiffres énoncés sont repris dans cet article de 2018 avec une lecture plus facile.

* ndlr : L’ADEME est un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.

Ce qu’en disent les Rochelaises Connectées :

Tiphaine : « J’achète des vêtements d’occasion pour mes 2 filles et moi-même assez souvent. C’est pour des raisons économique et aussi écologique… Je ne suis pas fan de toujours acheter neuf, quand on voit les dégâts que fait la consommation excessive. Et pour moi cela me permet d’avoir de belles pièces de « grandes » marques à 3 ou 4 fois moins cher. »

Tiphaine, Rochelaise Connectée

Emilie : « J’ai commencé à acheter en vide grenier puis en ligne pour ma première fille. C’était pour des raisons de budget et aussi pour l’environnement ! Je m’y suis mise pour moi aussi et maintenant pour ma seconde fille. Je revends également les vêtements au fur et à mesure. L’idée d’une deuxième vie voire troisième ou quatrième, me plaît beaucoup ! »

Emilie, Rochelaise Connectée

Cécile R: « Ça m’arrive mais très rarement. Pour dire vrai, depuis l’année dernière, je ne m’achète plus aucun vêtement, j’ai surtout tendance à donner sur Geev* les fringues que je ne mets pas. La seule chose que je m’achète c’est des baskets, vu que je marche beaucoup. J’ai passé trois paires depuis janvier. J’ai vraiment plus que réduit ma façon de consommer effectivement pour des raisons écologiques mais pas que, pour drastiquement réduire mes dépenses. Je ne suis pas dans le besoin, mais j’ai un côté où je consomme pour consommer et non par plaisir, ni besoin. Finalement quand j’achète quelque chose, ou quand je prend sur geev, je me pose toujours la même question : « Est-ce que j’en ai réellement besoin ? « . Et « Est-ce que j’en ai réellement envie ? Bien souvent la réponse est non… »

Cécile R, Rochelaise connectée

* ndlr : Geev est un site en ligne qui permet les dons d’objets et de nourriture entre particuliers.

Que des bonnes raisons, et pourtant…

Acheter d’occasion est devenu assez banal de nos jours et la tendance pourrait même surpasser prochainement l’achat en neuf. En 2018, 30% des français déclaraient avoir acheté au moins une fois des vêtements d’occasion et le marché de l’occasion pourrait même voir la tendance inversée pour ainsi dépasser le marché de la fast-fashion d’ici 2028.

Cependant il peut y avoir encore des réticences à acheter des vêtements déjà portés…

Céline : « Je n’achète jamais en friperie parce que je n’arrive pas à passer outre l’idée de ne pas savoir qui a porté les vêtements (je psychote sur l’hygiène).Pourtant, ma fille de 18 ans adore et je ne supporte pas la mode « jetable » du pas cher qui dure trois mois et qui tue la planète.Bref, je m’achète rarement des fringues et rêve de trouver du temps pour me les coudre moi-même.Et peut-être qu’un jour je n’aurais plus ce blocage sur la seconde main car pour les meubles, ça ne me pose pas de problème. »

Céline, Rochelaise Connectées

Sources :

  • https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/le-revers-de-mon-look.pdf
  • lefigaro.fr/conso/2019/01/12/20010-20190112ARTFIG00013-vetements-l-engouement-croissant-des-francais-pour-l-occasion.php
  • https://www.linfodurable.fr/conso/le-marche-de-la-fripe-depassera-celui-de-la-fast-fashion-en-2028-10279
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