Oui vous avez bien lu le mot retraite. Rien à voir avec une retraite spirituelle donc sans wifi ni smartphone dans un monastère à Ganagobie (le temps de silence c’est pas fait pour moi). Vous qui me lisez, vous êtes-vous déjà demandé ce que pourrait bien être une blogueuse ou un blogueur à la retraite ? Est-ce qu’on décroche vraiment un jour ?
Marie Amélia Lopez, blogueuse de 97ans
Je m’imagine essayer d’écrire des morceaux choisis de futilité qui pourraient distraire mes chers lecteurs. Mais mon ancien moi qui m’observe depuis le passé grimace déjà en voyant mon actuel vieux moi raconter sa vie dans un billet de blog.
Imaginez le topo : »Elle s’est luxé la hanche en tombant dans la baignoire en voulant dégommer au rasoir les quelques poils restants de son maillot dépilé à la lumière pulsée. »
C’est, du point de vu du début du 21ème siècle, beaucoup moins poilant (excusez-moi du jeu de mot) que les histoires à répétitions de problème avec des portes.
Autre vision.
Dans une version post retraite,un pied dans la tombe autrement dit, je serai installée dans une résidence trouvée non pas sur le bon coin mais sur le site Logement Seniors. Mon voisin immédiat serait Loul de Légitime Gourmandise, toujours affairé à perfectionner ses recettes sucrées. C’est bien connu, les vieux ça adore les gâteaux. De préférence pas trop secs, mais pas trop moelleux non plus sinon les prothèses dentaires vont servir de garde manger.
Au premier étage je retrouverai Lætitia, elle n’aura jamais vraiment décroché, et aura réussi à devenir community manager du blog de la résidence, celui où les gens du dehors seraient informés des activités et de la vie sociale des lieux, un coin de paradis où il fait bon mourir. Ça c’est mon coté fan de Soylent Green, ce film d’anticipation où les personnes âgées donnent leur corps à une société de recyclage des corps humains en crackers contre un instant de paix dans une pièce où sont projetées des images et des sons de la nature, complètement disparus alors.
Ou peut-être que je développerait un coaching mode pour mes « colocs» et pour tout ça, une agence avec un nom english désuet réinventerait des concepts über tendance. On se la jouera rave party dans une usine désaffectée. Une usine chimique de préférence, pour profiter des effluves de produits pas très nets en décomposition. Des trips surprises, dissimulés sous un vernis honnête car il n’y aura à boire que du thé au gingembre et des jus de plantes fadasses.
Il y aura des ateliers Do It Yourself pour customiser son dentier ou les pommeaux de cannes, le nouvel accessoire chic à coordonner avec ses chaussures…
Bref on fera du neuf avec du vieux pour que les gens ne perdent pas leur repères dans un monde en pleine mutation. Voilà bien une chose qui ne change pas. Le monde est constamment « en pleine mutation ».
Crédit Photo : Advanced Style, blog streetstyle
Mais ça ne sera sûrement pas assez décalé pour les nouvelles générations qui, elles, seront en orbite sur une station balnéaire spatiale en train de faire des selfies holographiques. Et si je m’y colle, j’espère avoir au moins autant de classe qu’elles. Ou du moins autant d’assurance.
Les sujets beauté et forme auront eux aussi évolués et on parlera de sa dernière coloscopie à coté de la rubrique City Guide des meilleurs praticiens et hôpitaux.
Je pose déjà une option sur « 10 façons de dissimuler les plis de peaux d’une ancienne « skinny » avec une gaine invisible ». Oui parce que quand on vieillit, les rondes ont de beaux bourrelets à la peau tendue et les sacs d’os ont la peau qui pendouille de partout. Cruelle injustice ? Non, la roue tourne !
On pourra également découvrir « 5 idées pour trépasser avec la classe en période glaciaire » ou
Pour les conseils voyage je vois déjà les grands titres :
« Les bons plans pour voyager à l’ombre »
« J’ai testé le tour du monde en stop et en déambulateur »
Pitié on évitera de se sentir obligé de faire un post « Back to School » à chaque rentrée de classe en septembre. D’ailleurs vos petits enfants trouveront ça bien trop has been, tout comme votre déco intérieure so girly…
En réalité j’ai un mal fou à me projeter dans le futur. Je ne sais pas si c’est du à ma faculté de ne jamais m’ennuyer, toujours quelque chose à faire ou à apprendre. Ou tout simplement à ma façon de penser à l’instant présent et de vouloir me concentrer sur les personnes et les choses que j’aime faire. De toutes façons comme il y en a beaucoup, je n’ai pas le temps de réfléchir et anticiper.
Pourtant j’ai trouvé assez amusant d’essayer d’imaginer ce que pourrait être un blogueur à la retrai Enfin c’est aussi l’occasion de me moquer des travers et/ou des stéréotypes de cette chère blogosphère !
Le coup du rasoir pour combattre le dernier poils qui aurait résisté à la lumière pulsée m’a bien fait rire ^_^
C’est claire que c’est difficile à s’imaginer dans quelques décennies. On garde ton article de côté et on le relira dans 30 ans ^_^
aahah je me demande bien à quoi je ressemblerai dans 30 ans !!! #freaky
Blogueur un jour, blogueur toujours et même multi-blogueur !
Et pour la retraite (pas tout de suite voire jamais…) j’aurai encore plus le temps pour écrire !!!
Bises
Ah oui c’est pas faux, on est toujours à la recherche de temps ^^. D’ici là on pourra peut être écrire rien qu’en y pensant. Une bonne chose en vue de l’arthrite des doigts 😉